Marie Charrel Ménard
Marie Charrel Ménard découvre l’art et le goût des belles choses dès l’enfance par le biais de son père antiquaire passionné de maquettes et de sa mère dessinatrice à ses heures. Ce qui la frappe : l’esthétique de ces objets qui traversent le temps, la totale liberté de l’esprit de l’art… Ce qui l’influence : l’attachement au lien passé présent, les maisons familiales résonnant de rires d’enfants et d’amis.
« J’avais besoin de faire du beau avec mes mains. Je retranscrivais tout ce que je voyais. J’étais entourée d’images, de tableaux et d’une vibrante animation… ». La couleur devient alors son fil conducteur symbole de la force, de la vie, de l’énergie spontanée qui anime l’artiste. Elle travaille sur l’émotion, à l’inspiration brute puisée dans la vitalité de la nature qui questionne. Pour la plasticienne, l'art est un moyen de dévoiler le monde et d'en approfondir sa connaissance : « La matière et la couleur contribuant à le rendre visible ».
Marie explore des territoires hétéroclites qu’elle fait siens. Tous les territoires. De l’univers sous-marin, en passant par les jouets ou encore les anges… Son œuvre s’enracine dans son environnement, en jouant avec des rapprochements incongrus d'objets familiers, des modifications d'échelles ou encore de
perspectives. Elle provoque des associations métaphoriques inattendues teintées d’humour, de poésie et de joie. « Chaque série débute par un évènement. Par exemple, la série sur les anges est partie d’une quête spirituelle suite au décès d’un proche, devenue mon ange-gardien et symbolisant pour moi, la quiétude de l’âme, le détachement de l’ être humain vis à vis du terrestre. Et après j’explore, je me documente sur mes inspirations. C’est un processus créatif long avant le démarrage.»
Si mûrissement et réflexion sont nécessaires avant de se lancer dans la création pure, Marie ne se fige pas sur une seule toile. Elle pose ses pinceaux sur plusieurs à la fois, elle fait des aller-retours qui s’étirent dans le temps. Sans parler de ses sculptures qui nécessitent un processus encore beaucoup plus long.
Dans cette ré-exploitation déstabilisante, elle crée des œuvres ludiques et fortes qui témoignent des réalités sociales et économiques du monde d’aujourd'hui. Mais au-delà de cette réflexion et avant toute considération intellectuelle, pour l’artiste :
« Faire de l’art est vital, ne pas créer est quelque chose d’aberrant, d’inconcevable ». Dont acte!